THERE IS ACTUALLY NO PROBLEM WITH  BEING AN ANGRY BLACK  WOMAN




Angry Black Woman :
Stéréotype qui caractérise la femme noire comme étant agressive, de mauvaise humeur, illogique, autoritaire et hostile.



Dans nos sociétés, le stéréotype de la "angry black woman" est souvent présent pour décrire le comportement de certaines femmes noires qui, lors de leur première impression, n'ont pas l'air sympathiques ou avenantes. Nous entendons souvent ce stéréotype sur certains lieux de travail, dans leurs relations amoureuses ou encore lors de réunions de famille.

La plupart du temps, ces femmes noires ne montrent pas cette persona sans aucune circonstance. Certaines d'entre elles agissent ainsi parce que l'espace dans lequel elles se trouvent n'est pas décrit comme un espace suffisamment sûr pour leur permettre d'être pleinement elles-mêmes. Nous devons en tenir compte.

" Nos psychés n'agissent pas ainsi par hasard. Elles sont le résultat de ce que nous vivons et subissons dans notre environnement. "
S.




Nous devrions aussi être conscient que ces biais sont déjà influencés par d'autres stéréotypes qui touchent les hommes noirs et les femmes noires.

Prenons l'image du "Ya bon Banania" qui représente l'une des premières formes imagées ou l'homme Noir était représenté et "accepté" durant le temps des colonies. Le Ya Bon Banania grimait l'homme Noir comme un homme tout le temps souriant, obéissant, et à qui l'on devait parler dans le langage "petit-nègre". Le langage "petit-nègre" est un langage se définissant comme une façon de parler ou le champ lexical utilisé est très simplet et réducteur. 


« Parler petit-nègre, c’est exprimer cette idée : “Toi, reste où tu es.” »

Frantz Fanon. Peaux noires, masques blancs. 


Même si les temps ont changé, certains stéréotypes sont tout de même toujours présents. On ne parle plus de Ya Bon Banania, mais cette façon infantilisante de réduire le comportement de certaines personnes noires reste tout de même présent. Là peut venir l'exemple du "Angry Black Woman". On appelera "l'Angry Black Woman" celle qui apprendra à mettre des limites qui étaient autrefois franchies sans honte.



Pour illustrer ce propos, Aduni a décidé d’interviewer Destiny. Destiny se définit comme « une artiste apportant sa vision du monde, au monde ». Grande lectrice de Toni Morrison, elle s’est éduquée sur ces problématiques en mêlant lecture et expériences personnelles.  



“Peu importe ce que tu seras amenée à faire dans la vie, tu seras toujours amenée à être vu comme la femme noire. C’est comme si dans nos têtes on devait toujours en faire plus pour pouvoir égaler les autres. Ma vision des choses a été formée autour de ça. Toni a une façon d’écrire qui nous hypnotise, nous absorbe. Je ne m’arrêterai jamais de la lire, elle me permet d’être avec moi-même.”


Elle a déjà été confronté aux situations concernant la façon dont les femmes noires sont perçues dans nos sociétés.
Nous avons décidé d’en parler à travers 3 questions-phares.



AS-TU DES EXEMPLES DE PROBLEMATIQUES QUI TE CHOQUENT TOUJOURS EN TANT QUE FEMME NOIRE ?


Je pense à certains phénomènes qui me touchent particulièrement. Ces phénomènes sont rentrés dans ma vie, ont eu un grand impact sur ma personne, et je pense toujours à cela, même maintenant.

En tant que femme noire, on ne sera jamais vraiment aimée comme une femme. On sera aimées, désirées, voire adulées comme une femme noire. Ça passe par le fait que l’on devienne un objet, un fantasme chez l’Autre, mais on ne sera jamais vraiment une femme. C’est comme si les gens ressentaient le besoin d’imposer leur dynamique. Ils jettent toutes leurs peurs, leurs colères, leurs émotions sur nous sans forcément prendre en compte le fait que nous sommes des humains.

C’est grave parce que c’est devenu une norme. Ça ne choque pas les gens quand ont évoque ces sujets. On peut nous prendre pour des folles, des femmes qui exagèrent alors que c’est tout autre. On sera toujours vues comme « la » femme noire, ou « une » femme noire.

Ça se ressent même quand on s’exprime. On nous verra comme une femme noire qui parle, mais pas comme une personne qui a également besoin de respect, de grandir, d’évolution. On a tendance à nous imposer cette image. T’es une femme noire, donc t’es forte, t’es une femme noire, donc t’es bonne (alors que tu es mineur par exemple). Ça me révolte.


ANGRY BLACK WOMAN , RESILIENT BLACK WOMAN AS-TU L’IMPRESSION QUE CES CLICHES TE CORRESPONDENT ?


Depuis que je suis toute petite, on m’a toujours vue comme une grande gueule. J’ai cherché à comprendre pourquoi ça m’arrivait. C’est plus tard que j’ai compris que c’était dû au racisme à la discrimination. J’ai commencé à en parler très tôt et on m’a très vite accordé l’image de la jeune fille révoltée sans forcément chercher à comprendre pourquoi j’étais comme ça.

Maintenant je veux m’imposer avant que l’on m’impose une certaine image. Quand je rentre dans une pièce , je prends de la place, et c’est voulu, c’est parce que j’ai besoin de montrer que j’existe. Ce n’est pas moi, mon image, je n’ai jamais eu le temps d’être moi-même. J’ai juste réagi à ce que l’on me donnait. C’est aussi pour ça que j’ai du mal avec les hiérarchies. Ça nous a appris à prendre le plus de place possible.

AS-TU L’IMPRESSION QUE SI LES FEMMES NOIRES NE NE LE FONT PAS, ELLES SE FERONT MARCHER DESSUS ?


La façon dont on évolue en tant qu’enfant créée l’adulte que l’on sera plus tard. J’ai l’impression qu’on nous a forcées très tôt à prendre une carapace. Une carapace qui fait que l’on veut montrer une bonne image tout le temps. On peut prendre comme exemple Aya Nakamura, quand on lui manque de respect et qu’elle n’hésite pas à réagir, les médias s’enflamment alors qu’elle a droit de répondre !

Chaque humain a le droit d’avoir une dignité respectée. J’ai l’impression que chez les femmes noires, peu importe ce que l’on fera, on nous réduira encore à la même image. C’est vraiment une étiquette qui ne nous lâche pas, que ça soit dans l’intime, en famille, ou encore au travail. Il y a un vrai manque de remise en question sur ce plan-là.

Destiny, interviewée par Morenike. 

Cet article n'est pas présent pour affirmer qu'en effet, les femmes noires sont réellement aigries, mais qu’on ne devrait en aucun cas réduire à une seule humeur et à un seul stéréotype tout un habitus comportemental résultant du caractère anxiogène dans lesquels elles peuvent être amenés à évoluer. Car la remarque peut arriver très rapidement ! Un simple refus du au fait qu'une personne souhaite nous toucher les cheveux, une voix un peu plus élevée que les autres lors d'une discussion et automatiquement, elles se retrouvent cristallisées à travers une image dépréciative.


La question sera donc la suivante :


En ayant remarqué que ce que l’on appelle «  angry black woman » n’est rien d’autre qu’un terme employé pour pouvoir invisibiliser les émotions des femmes noires, pourquoi ne pas chercher à continuer d’agir librement sans nécessairement prendre acte de la façon dont on peut être perçues ?

Car au final , assumer ce statut reviendrait seulement à accepter que tes émotions et ton ressenti doivent être pris en compte.



Be proud to be a angry black woman. Your psychee deserves it. 


Morenike.



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Bi ọmọde ko ba itan, a ba arọba, arọba baba itan
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Ohun ti a fi oni ṣe, itan ni i da bo dọla